Les avions nécessitent des moteurs puissants qui consomment beaucoup de carburants fossiles et ont des impacts écologiques négatifs sur notre environnement et santé.
L’aviation de loisir, qui est l’ utilisation individuelle d’avion, est source d’une des plus importantes émissions de pollution atmosphérique exprimée par pratiquant.
Les impacts écologiques négatifs sont de deux ordres : émission de dioxyde de carbone (CO2), (gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique) et émission de polluants atmosphériques dangereux pour la santé : composés organiques et métaux (plomb).
-L’émission de CO2.
Le carburant utilisé par les avions de l’Aérodrome est: l’essence AVGAS 100 LL (1,62 €/L, 2008).
L’essence AVGAS 100LL a un indice d’octane de 100 et une densité volumique de 0,72 Kg/dm3. Sa combustion émet 3,1 kg CO2/ kg ou 2,23 kg CO2 / litre d’essence.
Pour un avion consommant 40 L d’essence /h, effectuant des vols répétés sur une seule journée (exemple remorqueur de planeur, parachutisme), ce sont 1 072 kg de CO2 rejetés dans l’atmosphère.
En un seul week-end (2 journées), 2,14 tonnes de CO2 sont émis.
Cette émission de CO2 (2,14 t) correspond à celle d’une automobile moyenne (Renault Mégane 6 cv, consommation 5,2 L/100 Km et 139 g CO2/km) parcourant 15 418 km.
En cumulant toutes les activités aériennes à l’aérodrome et d’après son budget carburant (environ 40 000 euros, 2008), les émissions de CO2 ont pu représenter près de 50 000 kg CO2.
Pour rejeter autant de CO2/an que l’aérodrome, il faudrait parcourir dans l’année 360 000 km en voiture (9 fois le tour de la terre!).
Les activités aériennes de l’aérodrome constituent l’une des activités de loisir du Narbonnais ayant le plus fort taux d’émission de gaz à effet de serre par pratiquant et une contribution non négligeable au réchauffement climatique.
Les efforts et la mobilisation de chacun de nous pour les économies d’énergie, pour la réduction des émissions de CO2 et pour remettre en question des activités les plus polluantes; sont une priorité affichée à l’échelle de notre pays (Grenelle de l’Environnement) et du monde entier (Sommet Copenhague). La contribution financière de chaque français par un nouvel impôt (taxe carbone) complète l’arsenal de lutte contre les émissions de CO2.
Les activités réalisées à l’aérodrome de Narbonne constituent par conséquent l’activité de loisir du Grand Narbonne la plus émettrice de CO2 et de pollution atmosphérique par pratiquant.
– L’émission de polluants atmosphériques dangereux pour la santé : composés organiques et métaux (plomb)
Le carburant utilisé par les avions de l’aérodrome de Narbonne (AVGAS 100 LL) est une essence au plomb (0,05 à 0,1% dérivés alkylés de plomb).
L’appellation LL :« Low Lead » (« faible en plomb ») de ce carburant est un doux euphémisme et pour ne pas dire trompeuse pour les non initiés.En effet, elle contient autant de plomb que nos anciens carburants automobiles de type super au plomb, qui ont été interdits et remplacés par les carburants sans plomb. Et pourquoi a-t-on interdit les carburants automobiles au plomb ? : parce que leurs résidus sont polluants et nocifs.
En comparaison, l’essence AVGAS est donc aussi polluante ou nocive que nos anciens carburants, et même plus, à cause d’additifs supplémentaires.Effectivement, du benzène est ajouté à l’essence AVGAS 100 LL (inférieur à 0,1%) pour améliorer ses performances.
Si on traduit ce pourcentage abstrait en quantité, l’essence AVGAS contient jusqu’à 1 gramme de benzène /litre.
Or, le benzène est un composé hautement toxique, interdit dans la plupart des usages industriels, professionnels et domestiques !
La liste des composés dangereux ne se limite pas à ce produit, l’essence AVGAS 100LL contient en fait (données fabricant pétrolier, liste non exhaustive) :
- Benzène : inférieur à 0,1%.
- Toluène : inférieur à 15%.
- Xylène : inférieur à 10%.
- Ethylbenzène : inférieur à 2%.
- Triméthylbenzène : inférieur à 2%.
- Pentane : inférieur à 20%.
- Et pourquoi pas un peu de bromure aussi (eh oui).
Que peut donner la combustion de ce beau cocktail aérien au plomb, au benzène et à tout le reste? :
– de nombreux produits de combustion incomplète: des composés à cycles benzéniques, souvent encore plus toxiques. (hétérocycles, produits cancérigènes notamment).
– des vapeurs et dérivés de plomb , tout aussi toxiques.
Avec les quelques dizaines de milliers de litres d’essence au plomb et au benzène, gentiment dissipés juste au dessus de nos têtes par les avions de l’aérodrome, l’ impact écologique et sanitaire est indiscutablement négatif et inquiétant pour l’environnement et pour la santé des riverains.